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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/375

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LE ROI ARTUS.

vous mettre, de ma part, dans la prison du roi Artus ; le roi fera de vous ce qu’il entendra. — Je m’y accorde, » dit le chevalier, « et j’y engage ma foi. — Remontez maintenant, sire chevalier, » dit le nain. — « Hélas ! j’ai l’épaule détachée, je ne puis faire un mouvement. S’il vous plaisait aller à l’extrémité de ce val, vous apercevrez mon manoir ; il est heure de reposer, vous y séjournerez et m’enverrez de mes gens qui me ramèneront. » Le nain consentit à tout cela. Il s’approcha de la demoiselle ; d’une main elle retint la bride de son destrier, et, penchée sur le cou de son palefroi, elle souleva de l’autre le nain, et le replaça, non sans quelque peine, en selle puis ils chevauchèrent vers la maison. Six écuyers viennent au-devant, les descendent lui et la demoiselle, le désarment et le couvrent d’un riche manteau. « Ne perdez pas de temps, » dit le nain ; « là-bas, votre seigneur est gisant et blessé ; il vous attend pour le transporter ici. » Les écuyers disposèrent une bière, la posèrent en travers sur deux palefrois, et vinrent au chevalier. Ils le soulevèrent doucement et l’amenèrent sur la bière jusqu’à la maison. Alors, l’ayant désarmé, ils le mirent au lit, mandèrent les mires et le soignèrent du mieux qu’ils purent. — « Et qui vous a donc blessé ? » demandèrent-ils. — « Un chevalier que je ne