Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/379

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
372
LE ROI ARTUS.

Seigneur a pu lui donner un tel héritier. — Ah ! sire Roi, Notre-Seigneur souffre bien des choses, mais il ne faut pas accuser de la laideur de leur fils le père ou la mère. Ce fils était jadis de la beauté la plus merveilleuse. Il y aura neuf ans à la Trinité qu’il était encore grand et merveilleusement formé ; il avait treize ans. — Treize ans ! » fait le Roi ; mais ce n’est pas la moitié de trente, et maintenant je lui en donnerais plus de soixante ! — Il n’en a pourtant que vingt-deux, comme je le tiens de mon père, le roi Anadéan. — Et comment ce changement lui arriva-t-il ? — Sire, par une demoiselle qui s’était éprise pour lui d’un violent amour et qu’il ne put aimer. Je n’en sais rien de plus. — Maintenant, » dit le Roi, « je ne vous retiens pas ; vous pouvez retourner en votre pays, et Dieu vous accorde la prompte guérison de vos plaies ! » Le chevalier se fit replacer sur la litière, et reprit le chemin de sa terre, laissant le roi Artus, la reine Genièvre et toute la cour émerveillée de l’aventure.

Suivons maintenant le nain, fils de roi, et les trois groupes de chevaliers qui se sont mis en quête de Merlin. On se souvient qu’ils s’étaient séparés à l’entrée de la Forêt périlleuse, Sagremor ayant pris à gauche, Yvain devant lui, Gauvain à droite. Les aventures de Sagre-