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MERLIN ET UTER.

vous ? — Assurément, je sais sa demeure. Il m’a même donné charge de vous dire que ce n’est pas vous qu’il veut suivre. Annoncez à votre seigneur qu’il ne prendra pas le château des Saisnes tant qu’Hengist sera vivant, et que, s’il veut voir Merlin, il faut qu’il vienne lui-même le chercher dans cette forêt. »

Pendragon, sur le rapport de ses messagers, laisse à son frère Uter le soin de continuer le siége et s’enfonce dans la forêt de Northumberland.

« Si avint que uns de sa gent trouva grant plenté de bestes et un home moult lait et moult hidos qui ces bestes gardoit et demanda dont il estoit ? Cil li dist : de Norhumbelland, serjant à un prodome. Et demanda li serjans : Sauriés-me vous nouvelles dire de un home qui a nom Merlin ? Et li bons hom respont : Nenil, mais je sers un homme qui dist que li rois le vendroit querre hui en cest bois. Est-il venus ; ne savés-en vous rien ? Et il respont que li rois le quiert. Sauroies-le tu enseigner ? Et cil dist : Je dirai le roi tel chose que je ne vous dirai mie. Et cil respont : Et je te menroi là où li rois est. Et il dist : Dont garderoie-je mauvaisement mes bestes ; ne je n’ai nul besoing de lui. Mais se il venoit à moi, je li diroie bien celui qu’il vait querant. Et cil dist : Je le t’amenrai.