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MERLIN.

Lors se parti de lui et quiert tant le roi qu’il le trouva. Et quant il l’ot trouvé, si li conta ce qu’il ot veu et trouvé. Et li rois dist : Moine-moi à lui. Lors le maine cil là où il avoit trouvé l’ome. Si li dist : Vez-ci le roi que je vous ameine. Et cil respont : Sire, je sai bien que vous querez Merlin ; mais vos nel porés ensi trouver devant que il voille que vos le truissiez. Alez-vous en à une de vos bones viles ci près, et il vendra à vos quant il saura que vos l’atendez. Lors dit li rois : Comment saurai-je que tu me dies voir ? Et il respont : Se vous ne me créés, si ne faites pas ce que je vos di. Car il est folie de croire mauvais consoil. Et quant li rois l’oï, si li demanda : Dis-tu donc que tes consaus est mauvés ? Et il dist : Naie, mais tu le dis. Et tant saiches-tu que je te conseille de ceste euvre quant tu méismes ne t’en sauroies conseillier. Et li rois dist : Je te crerai[1]. »

Le roi n’en avait pas fini avec les petites

  1. Ces petits détails, la scène elle-même tout entière, ont assurément un faible intérêt. Le conteur pouvait mettre tout de suite Merlin et Pendragon en présence. Mais le dialogue a pourtant sa grâce et sa raison d’être. Il nous fait connaitre les dispositions habituelles de Merlin, qui ne veut pas donner de conseil chez lui ni découvrir l’endroit de son repaire.