Merlin et la part qu’il avait dans les affaires. Un d’entre eux, qui pouvait être de bonne foi dans son incrédulité, propose de soumettre la science du devin à une épreuve décisive. Il fait le malade, et quand le bruit de sa mort prochaine est bien répandu, il demande à Merlin, en présence du roi, de quelle mort il doit mourir. « Je vais vous le dire, » répondit tranquillement le devin, « vous tomberez d’un cheval et vous briserez le col. »
Merlin retiré : « Il n’y a pas, » dit le prud’homme au roi, « la moindre apparence au genre de mort que votre devin indique. Permettez-moi de l’éprouver une seconde fois. » Pendragon consent ; le prud’homme quitte la ville, puis revient à quelque temps de là couvert d’humbles vêtements, l’âge et le visage entièrement contrefaits : il se met au lit et fait prier le roi de lui amener son devin. « Merlin, » dit Pendragon, « vous plairait-il de m’accompagner au logis d’un pauvre malade ? Nous y mènerons tel que vous désignerez. — Sire, » répondit Merlin, « le roi doit être partout accompagné de vingt hommes pour le moins. » Ils arrivent au logis indiqué ; la femme du malade, à leur approche, se jette aux genoux du roi : « Ah ! Sire, priez votre devin de nous dire si mon cher seigneur doit mourir de cette maladie.