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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/68

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MERLIN.

terminant Geoffroy de Monmouth, donner une preuve plus manifeste de la supériorité de l’art sur la force corporelle.

Venons maintenant au récit de Robert de Boron. Merlin avait prévu la prochaine arrivée d’une flotte de Saxons impatients de venger la mort d’Hengist et de conquérir une seconde fois l’île de Bretagne. Le roi Pendragon avait fait les meilleures dispositions pour bien les recevoir et les attirer loin des rivières. Les Saxons, ne trouvant d’abord aucune résistance, s’avancèrent dans les terres, pendant qu’Uter venait se placer entre eux et la mer, de façon à les pousser jusqu’au milieu des plaines de Salisbury. Alors, ils trouvèrent devant eux et le long de la Tamise l’armée de Pendragon, tandis que celle d’Uter s’étendait derrière eux, prête à leur disputer le retour. Or, Merlin avait averti les deux princes bretons d’attaquer résolument les Saxons dès qu’ils apercevraient dans l’air un dragon rouge, lançant des flammes de sa gueule béante. Le signal ne se fit pas attendre ; la bataille fut terrible, et, comme Merlin en avait informé Uter, le roi Pendragon y fut tué. De l’armée des Saxons, il n’échappa pas un seul guerrier.

Le premier soin d’Uter fut de faire recueillir les corps de tous les chevaliers mortellement frappés dans cette grande bataille. « Chascuns