Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/69

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
STONEHENGE.

i mist le cors de ses amis, les uns près des autres par tropiaus ; et Uter fist aporter le cors de son frere en la compaignie de ses homes, et chascuns fist escrire sur la tombe de ses amis qui il étoit ; et Uter fist son frere lever plus haut des autres, et dist qu’il ne feroit sur lui escrire le sien nom ; car moult seroient fol cil qui sa tombe verroient et ne cognoistroient que ce estoist la tombe au seignor de cels qui là gisoient. »

Cela fait, Uter se rendit à Londres ; les barons le couronnèrent et les prélats le sacrèrent. Merlin vint le trouver à quinze jours de là, et lui dit que le dragon qu’il avait vu flotter avait annoncé la mort prochaine du roi son frère, et que lui-même, en raison de ce que le dragon lui avait paru comme suspendu dans l’air, devait ajouter à son nom d’Uter celui de Pendragon.

Peu de temps après fut instituée la Table ronde, et nous dirons tout de suite qu’en rapportant cette création capitale au règne d’Uter-Pendragon, et en choisissant parmi des guerriers assez obscurs les premiers convives de la Table ronde, Robert de Boron prouve déjà qu’il est resté étranger à la composition de la seconde partie du roman de Merlin. Car, dans cette deuxième partie, ces chevaliers, naguère si prud’hommes, si exempts de mauvaises pas-