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MERLIN.

sions, si fortement unis entre eux et avec Uter-Pendragon, leur souverain, deviennent déloyaux, jaloux, ennemis d’Artus, et cèdent enfin leurs sièges à de plus vertueux et à de plus vaillants. Les continuateurs auraient assurément supprimé ce premier essai stérile, si la publication du poëme de Robert et de sa réduction en prose n’avait pas devancé celle de leur roman et ne leur en avait ôté les moyens.

Le système qui offrait comme principal but de cette troisième Table la Quête du Graal est indiqué ici ; mais probablement après coup. La place demeurée vide ne sera occupée que par celui qui devra remplir également celle de la Table de Joseph. La Table ronde est ici la réunion des vassaux, des hommes du roi, aux quatre grandes fêtes de l’année, Noël, Pâques, la Pentecôte et la Saint-Jean ; et l’intention manifeste des romanciers est encore ici de rapporter à l’ancienne cour des rois bretons l’origine de tous les usages auxquels se conformaient les grands souverains du douzième siècle, Louis VII, Philippe-Auguste et Henry d’Angleterre. Tenir cour et tenir Table ronde était alors une même chose, dont on voulait que le premier exemple remontât au prophète Merlin, et au roi Uter-Pendragon, comme aussi l’usage de distribuer des livrées et de faire des présents aux dames qui venaient em-