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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 2.djvu/91

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LE PERRON À L’ENCLUME.

au fils d’Antor, ce fut le fameux Keu, objet constant de l’indulgence et de l’affection d’Artus.

Nous ne nous arrêterons pas sur les circonstances de la mort d’Uter-Pendragon, annoncée par Merlin. Le roi ne laissait pas d’enfants, car le jeune Artus, enlevé par Merlin, passait pour le fils du preux chevalier Antor. Les barons de la terre, dans leur embarras, allèrent consulter Merlin qui, pour toute réponse, les engagea à attendre la prochaine fête de Noël, qu’un manuscrit appelle « le jor des estraignes, » pour demander à Dieu d’éclairer leur jugement sur le choix du successeur d’Uter-Pendragon.

Ils allèrent ensuite aux archevêques et évêques, lesquels se mirent en oraison et firent prier dans toutes les églises pour obtenir de Dieu les lumières dont tous avaient besoin. Il fut convenu qu’on se réunirait à Logres le jour de la naissance du Sauveur ; et, dès la semaine qui précéda, arrivèrent dans cette ville tous les barons de la terre et tous ceux qui tenaient quelque chose de la couronne. Antor y vint avec ses deux enfants ; l’aîné, Keu, avait été à la dernière Toussaint armé chevalier. « La veille de la feste, si com est drois, furent à la messe de la mienuit, et quant il l’orent oïe, si s’en alerent ; et tiels i ot qui remes-