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l’adoubement.

rien cessa de vivre à quelque temps de là, et les derniers jours de sa femme furent marqués par le repentir de ses anciennes amours avec le roi Claudas. Aiguis et Tharin, leurs deux fils, devinrent de preux et loyaux chevaliers, et les deux bonnes reines de Gannes et de Benoïc achevèrent leur pieuse vie dans les deux monastères où elles s’étaient retirées. Des songes et des révélations leur avaient appris la glorieuse destinée de leurs enfants si bien que leur seul regret en montant dans le Paradis fut de n’avoir pu revoir, avant de fermer les yeux, Lancelot, Lionel et Bohordin.


XVI.



Lancelot resta sous la garde de la Dame du lac jusqu’à l’âge de dix-huit ans. En le voyant si beau, si bien fourni de corps, noble et si large de cœur, la dame comprenait mieux chaque jour qu’elle ne pouvait sans péché différer le moment de le mettre hors de page. Quelque temps après la fête de Pâques, il alla chasser en bois, et il lui arriva d’abattre un cerf de si haute graisse, bien qu’on fût encore loin du mois d’août, qu’il voulut l’envoyer sur-le-champ à la Dame du lac. Deux valets le portèrent à ses pieds et l’y déposè-