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lancelot du lac.

de renges richement émaillées. L’inconnu, après avoir reçu le don, se hâta de revenir à Nohan. Il ne faut pas demander si le Beau valet saisit avec joie l’épée de la reine ; il la ceignit aussitôt et remit au chevalier qui la lui apportait celle que la Dame du lac lui avait donnée. « Dieu merci, s’écria-t il, et madame la reine ! je suis maintenant chevalier. » À partir de ce moment l’histoire ne doit plus l’appeler le Beau valet mais, en raison de l’éclatante blancheur de ses armes, elle le désignera sous le nom du Blanc chevalier.

Grâce aux récits qu’avait déjà faits de lui le messager de la dame de Nohan, il en avait reçu le meilleur accueil en arrivant, sans penser même à remarquer sa grande beauté. « Monseigneur le roi, lui dit-il, m’a envoyé pour défendre votre droit. Je suis prêt à le faire. » Mais la dame, voyant son haubert faussé, lui fit avouer qu’il avait reçu une blessure grave à l’épaule. « Sire chevalier, dit-elle, ne faut-il pas avant tout panser vos plaies ? — Oh Madame, elles ne sont pas assez fortes pour m’empêcher de vous rendre mon service. — Au moins faut-il vous laisser désarmer et nous permettre d’en juger. » La blessure s’était envenimée pour n’avoir pas été recouverte. Un bon mire fut appelé et la dame lui confia le Blanc chevalier, en déclarant qu’elle ne songerait pas à prendre