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lancelot du lac.

plonge du premier coup dans les flancs de son adversaire désarçonné : mais le fer reste et se sépare de la hampe. Le blessé se relève, le Blanc chevalier descend ; alors recommence entre eux une lutte terrible. Le blessé faiblit encore, perd du terrain, chancelle et tombe en levant son épée pour avertir la guette de sonner du cor. C’était le signal attendu par le quatrième, qui semblait plus fort, plus redoutable que les autres. Le Blanc chevalier ne lâchait cependant pas sa proie. « Laissez-le, laissez-le ! lui criait le nouvel arrivé, touchez à moi qui viens le remplacer. » Alors, au lieu de son épieu brisé, le Blanc chevalier saisit celui du dernier vaincu, remonte et attend. Dès la première atteinte, il renverse le quatrième sur les arçons, et d’un vigoureux coup de poitrail fait tomber cheval et cavalier dans le courant d’une des sources qui descendaient de la grande roche. Et comme le troisième se relevait, il pousse à lui, lance son cheval et lui fait une seconde fois mesurer la terre. Le quatrième sort de l’eau et revient l’épée à la main ; le Blanc chevalier tourne à lui, l’abat et lui fait passer et repasser son cheval sur le corps. « Merci ! criait-il, épargnez-moi, nous demeurons vos prisonniers. » Mais la trompe sonne ; il faut répondre au cinquième, sans autre arme qu’une épée ; car le second glaive avait éclaté dans ses mains à la précédente joute. Heureusement le nouvel arrivé