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les deux géants.

Yvain se découvre au prisonnier de Dagonnet, qui lui dit en le reconnaissant : « Avez-vous vu comment ces gloutons ont tué mon cheval ? J’enrage de me trouver à pied. — Calmez-vous, chevalier voici le mien, que je vous prie de monter ; dites seulement au chevalier que vous avez vaincu de me prendre en croupe jusqu’à Kamalot. — Grand merci de votre offre, sire ! Vous, chevalier, descendez ; laissez les arçons à monseigneur Yvain, et montez en croupe derrière lui. » C’est ainsi que rentra messire Yvain dans Kamalot. Il y arriva comme la reine revenait du moutier, appuyée sur messire Gauvain. Une grande compagnie les attendait dans la salle du palais ; Yvain descendit au bas des degrés, laissa retourner le chevalier vaincu, et s’approchant de Gauvain : « Sire, dit-il on parle beaucoup des aventures de Kamalot ; mais je ne crois pas qu’il en soit arrivé de plus merveilleuses que celles dont je viens d’être témoin. — Contez-nous-les donc, dit messire Gauvain. » Yvain dit comment le prisonnier de Dagonnet avait réduit à merci l’autre chevalier ; comment il avait attaqué deux géants, tué l’un, rendu l’autre incapable de nuire. — « En vérité, fit alors messire Gauvain, le prisonnier de Dagonnet, le vainqueur des géants, ne peut être que le nouveau seigneur de la Douloureuse garde. »