Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
premier rendz-vous.

chant, Galehaut appelle un écuyer et lui dit d’aller avertir son sénéchal de venir les retrouver dans l’endroit où ils allaient s’arrêter. « Eh quoi ! dit vivement la reine, est-ce votre sénéchal que vous me présenterez ? — Non, madame, mais ils viendront ensemble. » Parlant ainsi, ils arrivèrent aux arbres et s’assirent ; Galehaut et la reine d’un côté, à peu de distance des deux dames, légèrement surprises de voir s’établir entre eux une telle privauté. Cependant l’écuyer joignait le sénéchal ; celui-ci prenait avec lui notre chevalier, et ils arrivaient à l’endroit que le valet avait indiqué. L’un et l’autre étaient grands et beaux ; on connaissait peu d’hommes à leur comparer.

La dame de Malehaut toujours inquiète reconnut son cher et ancien prisonnier. Pour n’être pas elle-même découverte, elle baissa la tête et se rapprocha de Laure de Carduel. Le sénéchal les salue en passant près d’elles, et Galehaut qui les voit approcher dit à la reine : « Dame, voici le meilleur chevalier du monde. — Lequel ? — Lequel vous semble-t-il ? — Tous deux sont beaux ; mais ils ne représentent pas la moitié de ce que je me figurais du Noir chevalier. — C’est pourtant l’un des deux. »

Arrivés enfin devant la reine, le Noir chevalier est saisi d’un tel tremblement qu’il peut à peine la saluer. Ils mettent le genou en terre :