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premier rendz-vous.

j’y suis tenue envers vous : mais enfin, il ne me prie de rien.

« — Ma dame, vous devez savoir, dit Galehaut, qu’on ne peut se défendre de trembler devant celle qu’on aime. Je vais demander pour lui, et je ne vous prierais pas, qu’encore le devriez-vous accorder : vous ne pouvez gagner un plus riche trésor. — Je le sais ; et je ferai pour lui ce que vous direz. — Grand merci ! Je réclame pour lui votre amour ; vous le tiendrez désormais pour votre chevalier ; vous serez loyalement sa dame jusqu’à la fin de vos jours. Ainsi l’aurez-vous rendu plus riche qu’en lui donnant le monde entier. — Eh bien, oui ! je m’accorde à ce qu’il soit tout mien, moi toute sienne ; et que vous vous portiez garant de notre fidélité à cet engagement[1]. — Grand merci, dame maintenant je demande les premières arrhes. — Vous me voyez prête à les donner. — Grand merci ! j’entends que devant moi

  1. « Et que par vous seront amendé le méfait et le trespas del convenant. » Var. « des convenances. » Ce passage laisse quelque doute ; on serait tenté de l’entendre : « et que sur vous retombe le bon marché que nous ferons des convenances. Mais une telle interprétation serait de notre temps plutôt que du douzième siècle. L’ancien traducteur italien l’a entendu comme moi : « che per voi sieno emendate tutte le cose mal fatte. » C’est-à-dire : « et que vous soyez juge de la façon dont ce commun engagement sera tenu. »