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la dame de malehaut.

D’ici vous pouvez la voir ; c’est la dame de Malehaut. »

Elle lui conte alors comment la dame avait surpris leur secret, et comment elle avait, pendant un an, retenu Lancelot dans sa prison. « Je la sais la meilleure et la plus loyale dame du monde ; voilà pourquoi je désire que vous vous engagiez d’amour l’un envers l’autre. Le plus sage des chevaliers ne doit-il pas avoir la plus sage des amies ? Quand vous serez en terres lointaines, vous et mon chevalier, vous pourrez parler en commun de ce que votre cœur aime, de ce qui sera dans le fond de votre pensée. Et cependant, nous qui serons restées aurons plus de courage à supporter nos maux ; nos joies seront communes, nos peines et nos espérances.

« — Je vous l’ai dit, ma dame, reprend Galehaut, vous avez le corps, vous avez le cœur. » Alors la reine appela la dame de Malehaut : « Êtes-vous, lui dit-elle, disposée à faire ce qui me plaira ? — Assurément, ma dame. — Je vous donne donc, cœur et corps, à ce chevalier. Y consentez-vous ? — Ma dame, vous pouvez faire de moi comme de vous-même. — Donnez moi tous deux la main. Galehaut, je vous donne à cette dame, en sincère et loyal amour. Et vous, dame de Malehaut, je vous donne à ce chevalier, comme à celui qui désormais aura