Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 3.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
276
lancelot du lac.

vos plus douces pensées. » Tous deux déclarèrent s’y accorder : la reine les fit entrebaiser, et ils convinrent d’aviser aux moyens de se voir le plus secrètement et le plus souvent possible.

Cela fait, ils retournent à la tente du roi qui les attendait pour se rendre à la messe. Après le service et le manger du matin, ils vont tenir bonne compagnie à monseigneur Gauvain : ils vont visiter les chevaliers blessés dans les dernières assemblées, Galehaut tenant d’une main la dame de Malehaut, de l’autre la reine. Enfin, ils conviennent de se réunir la nuit prochaine, ainsi qu’ils avaient fait la veille, et à la même place. « Je resterai, dit la reine, avec le roi, pendant que vous avertirez votre ami de se mêler à la foule des chevaliers ; comme on l’a vu rarement, personne ne s’occupera de lui ; et quand l’assemblée se dispersera petit à petit, nous pourrons, sans éveiller les soupçons, gagner l’endroit que vous savez. »

Galehaut ne manqua pas de mettre son ami au courant de ces conventions. Quand la nuit fut proche, il avertit son sénéchal de passer dans la prairie avec Lancelot, dès que lui-même aurait rejoint le roi et la reine. Il se rendit d’abord chez le roi ; on se mit à table, et, quand les nappes furent levées, la reine proposa aux dames une promenade dans les prés. Tous partirent ensemble, le roi, la reine, les chevaliers, les dames.