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gauvain et la dame de roestoc.

reviendrai bientôt. » Le valet resta quelque temps à l’attendre, puis, ne le voyant pas revenir, il suivit les éclos de son cheval et le rejoignit, comme il avait le genou posé sur un chevalier désarçonné qu’on entendait crier merci. « Je vous l’accorde à une condition, disait messire Gauvain. Vous irez tenir la prison de la dame de Roestoc. » Le chevalier se releva et tourna vers le château ; il y arriva comme la dame demandait où était passé le vainqueur de Segurade. « Madame, dit le chevalier de la forêt, je suis le neveu de Segurade, et je viens me mettre en votre prison, comme l’a ordonné celui qui a combattu pour vous. Dans l’espoir de venger mon oncle, j’avais suivi les traces de votre chevalier, et pour mon malheur je l’ai rejoint, j’ai rompu ma lance sur son écu ; lui, sans daigner tirer l’épée, me saisit au corps, m’arracha le heaume de la tête, et me laissa la vie à la condition que je me rendrais votre prisonnier. »

« Hélas ! dit la dame en pleurant, malheur à moi d’avoir laissé partir sans lui rendre grâces le plus preux des chevaliers ! » Hector et le sénéchal également désolés de l’avoir perdu de vue, montèrent, dans l’espoir de le rejoindre et de le ramener à Roestoc. Mais après avoir battu la forêt dans tous les sens, ils revinrent sans l’avoir retrouvé. Nous les laisserons