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lancelot du lac.

à Roestoc pour nous attacher aux pas de messire Gauvain.


XL.


Le valet qui, de son côté, avait suivi messire Gauvain et qui avait pu voir comment avait été reçu le neveu de Segurade, s’avança jusqu’à lui : « Sire, lui dit-il, Dieu vous donne cette nuit bon gîte ! vous l’avez assurément mérité. Je suis le valet qui gardai votre cheval : ma maison n’est pas très-éloignée ; s’il vous plaisait y séjourner, vous y trouveriez qui prendrait soin de vos plaies, vous y seriez hébergé du mieux qu’il nous serait possible. — Ami, répond messire Gauvain, je vous remercie ; mais la nuit n’est pas encore venue, et je puis mettre à profit le reste de la journée. Mes plaies ne sont pas dangereuses, mon cheval est encore en état de me porter. — Sire, Taningue, ma maison, est assez loin ; vous y arriveriez à la nuit serrée, et ce serait à moi grand honneur d’y recevoir un aussi vaillant prud’homme. »

Gauvain céda aux instances du valet et se laisse conduire dans une maison forte, construite sur la rivière de Saverne. En arrivant, le valet demande à le désarmer, et lui présente une robe vermeille fourrée. Il avait une sœur belle et sage, qui savait guérir les plaies. La pucelle exa-