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la reine aux grandes douleurs.

passer, elle choisit un maître pour lui apprendre ce qu’il devait savoir afin de bien se contenir dans la vie du monde. On l’appelait tantôt le Beau trouvé, tantôt le Riche orphelin ; mais la dame ne lui donnait pas d’autre nom que celui de Fils de roi. Il eut à huit ans la vigueur et le sens d’un adolescent, et témoignait déjà d’une grande passion pour les violents exercices. Il ne sortait pourtant jamais de la forêt, qui se prolongeait du point où le roi Ban avait rendu le dernier soupir jusqu’aux rivages de la mer. Pour le lac dans lequel la dame avait paru se plonger, ce n’était qu’une illusion et l’effet d’un enchantement. Dans la forêt s’élevaient de belles maisons, serpentaient des ruisseaux peuplés de poissons savoureux ; le tout interdit aux yeux des étrangers par cette apparence de lac qui en occupait toute l’étendue.

Ici l’histoire laisse la Dame du lac et le petit Lancelot, pour parler des deux cousins, Lionel et Bohor, fils du roi Bohor de Gannes.


VI.


Pharien n’avait pas oublié les recommandations de la bonne reine de Gannes ; il pourvut à la nourriture des deux enfants, prit un soin particulier de l’aîné et donna la maîtrise du