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helain armé par gauvain.

nom volontiers, beau sire, à la condition de n’en parler, vous ni votre sœur, avant trois jours. Quand on vous demandera qui vous a fait chevalier, vous répondrez que c’est le neveu du roi Artus, celui qu’on nomme messire Gauvain. — Ah ! Dieu soit béni ! s’écria Helain transporté de joie. Voilà mon songe accompli : et comment ne deviendrai-je pas prud’homme, armé de la main du meilleur chevalier du siècle ! Sire, je vous prierais inutilement de séjourner ; mais, comme chevalier nouvel, je vous réclame un don. — Je l’accorde d’avance. — Veuillez échanger les armes que vous avez revêtues à Roestoc contre les miennes. » Gauvain consentit à quitter ses armes et revêtit celles qu’Helain lui présenta. Le haubert était d’un riche travail : le heaume de bonne et forte trempe ; mais Helain garda l’écu blanc, tel que devait le porter les nouveaux chevaliers. De son côté, messire Gauvain offrit à la sœur d’Helain la ceinture et le fermail qu’il avait reçus quelques jours auparavant. « Demoiselle, dit-il, voilà ce que la dame de Roestoc me donna de bonne amitié ; et ce que de bonne amitié je vous donne, comme à celle dont je serai toute ma vie le chevalier. » Cela dit, il demanda son cheval et prit congé de la sage demoiselle, convoyé par Helain jusqu’à l’autre rive de la Saverne. En cet endroit, Gauvain demanda quel