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lancelot du lac.

violence étant venue jusqu’à moi, j’étais accourue et je bandais ses plaies quand vous êtes arrivé. »

Ainsi devisant, ils approchaient du pavillon où le meurtre avait été commis. Devant la porte, un chevalier assis dans un fauteuil faisait lacer ses chausses de fer, sans paraître ému de grands cris qui partaient du pavillon : « Sire, dit la demoiselle à Hector, voilà le traître dont je vous ai parlé : si vous ne consentez à me défendre, je vais retourner à mon chevalier. — N’avez vous à craindre que lui ? — Lui seul, tous ceux qui habitent ce pavillon me veulent du bien. — Rassurez-vous, demoiselle, je puis suffire à vous protéger ; mais d’où viennent les cris que nous entendons ? — C’est la pucelle qui dormait près de mon ami, et qui est accusée d’une faute qu’elle n’a pas commise : elle a beaucoup aimé et sans doute aime encore celui qui refuse de croire à sa fidélité. »

Hector s’avança plus près du chevalier : « Dites-moi, chevalier, la raison des cris qu’on entend. — Qu’en avez-vous à faire ? — Je le désire savoir, et je vous prie de me l’apprendre. — Moi, j’entends ne le dire à vous ni à la putain qui vous accompagne. — C’est parler vilainement et plus à votre honte qu’à celle de ma demoiselle. — Je n’ai dit pourtant que la