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aventures d’hector.

vous pensez avoir besoin d’aide. — Vous ignorez, reprend la demoiselle, à quoi vous vous engagez ; de quel côté allez-vous, sire ? — Je voudrais gagner le carrefour des Sept-Voies et je ne sais pas bien les chemins. — Si je pouvais me confier en votre garde, je vous conduirais, et je laisserais à mon écuyer le soin de ce pauvre chevalier. — Demoiselle, il n’est personne dont vous puissiez rien craindre, tant que vous serez sous ma garde. — Je vous conduirai donc. »

Elle fait asseoir à sa place l’écuyer et lui pose sur les genoux la tête du chevalier navré. Hector l’aide à monter ; ils se mettent à la voie. Chemin faisant, Hector demande quel est ce chevalier si cruellement blessé qu’elle soutenait sur ses genoux : « Près d’ici, répond-elle, habite un chevalier félon et outrageux, qui ne croit pas que personne puisse lutter contre lui ; c’est le cousin germain de mon malheureux ami. Un jour ce chevalier félon chassait dans le bois : il entra dans un pavillon qui lui appartient ; mon ami l’y avait précédé et, pour se reposer, s’était jeté sur un lit où dormait déjà l’amie de son cousin. Celui-ci les trouvant tous deux endormis supposa le mal auquel ils ne pensaient, lui ni la demoiselle ; il perça mon ami de plusieurs coups d’épée, et s’éloigna croyant lui avoir donné la mort. La nouvelle de cette injuste