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lancelot du lac.

le valet enfourcher rapidement son cheval et piquer des deux ; il court après lui, mais il comprend aisément qu’il ne pourra le joindre, jette la cognée et se résigne à monter au palais. Au milieu du degré, des chevaliers viennent à lui. « Sire, lui dit le plus âgé en lui rendant son salut, les chevaliers de votre pays sont-ils charpentiers, pour dépecer les portes ? — Sire, répond Hector, j’ai grand intérêt à ne pas faire séjour ; veuillez ordonner qu’on me rende le cheval qu’un valet de la ville vient de me larronner. — Volontiers ; mais faites-moi d’abord raison de la porte que vous avez endommagée. — Je l’aurais rompue, si j’en avais eu loisir, tant j’ai trouvé de mauvais vouloir dans les gens de la ville. » Le vieillard sourit et demanda qui il était. « Un des chevaliers de la reine Genièvre. — Alors, soyez le bienvenu ! Je pardonne le méfait, sauf les droits du château ; vous allez vous laisser désarmer, mais vous seriez le roi Artus, qu’il vous faudrait passer ici la nuit ; ainsi le veut la coutume. »

Les valets approchent pour le désarmer ; Hector veut savoir auparavant quelle est cette coutume, et le sire du château, le voyant si beau et de si doux parler, consent à le satisfaire.

« Ce château est, vous le voyez, de grande force ; la possession m’en est disputée par mes