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l’étroite marche.

trois voisins, le roi Tradelinan[1] de Norgalles, Malaquin le roi des Cent-chevaliers, et le duc Escaus de Cambenic. Ils ont déjà immolé bon nombre de mes chevaliers ; mais, grâce à la guerre émue entre le roi Tradelinan et le duc Escaus, je n’ai dans ce moment à redouter que Malaquin ; encore est-il en Sorelois, près du prince Galehaut son cousin. Malaquin a pour sénéchal un vassal des plus renommés, c’est Marganor : il ne nous laisse pas une heure de repos ; ses chevaliers sont jour et nuit devant le pont qui défend les abords de la place. Ils espèrent ainsi me décider à leur rendre le château, ce que je ne ferai jamais. Cependant vous le voyez, je suis vieux, je n’ai d’enfant qu’une pucelle belle et sage que j’aurais déjà bien mariée, si j’avais pu me résoudre à lui choisir un époux parmi ceux qui me doivent compte de la mort de mes parents. Je voudrais pour gendre un preux chevalier, capable de défendre contre eux mon château. Mais, il y a trois ans, mes bourgeois vinrent me déclarer qu’ils me blâmaient de ne pas marier ma fille : ils allèrent jusqu’à me dire qu’ils quitteraient la ville, si je ne trouvais un moyen de terminer la guerre, et ils me firent promettre sur les saints d’arrêter tous les chevaliers que

  1. Var. Belinan. — Benian. — Halinan.