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hector et le nain.

terre, puis un second, un troisième ; et quand il a rompu son glaive, il tient en respect les autres avec son épée. « Surtout, criait le nain, gardez bien qu’il ne vous échappe ! » Hector allait être écrasé sous le nombre, quand surviennent un chevalier et une demoiselle. C’était précisément Sinados, celui qu’il avait vengé de Guinas de Blaquestain. « Ah ! cher sire, » disait à Sinados la demoiselle, « hâtez-vous ; c’est le chevalier qui nous a sauvé l’honneur. Si vous tardez, c’en est fait de lui. »

Sinados s’avance et, d’un air d’autorité, avertit les assaillants de baisser les armes mais on lui dit que le chevalier dont il prend la défense est le meurtrier de son frère ; il hésite et pâlit. « Sire, dit-il à Hector, vous avez tué mon frère ; et vous avez tant fait pour moi que je ne puis me joindre à ceux qui veulent nous venger. Vous n’avez ici rien à craindre ; mais je ne pourrais ailleurs me rendre votre garant. »

Hector le remercie et revient sur ses pas. Le nain, dès qu’il le voit s’éloigner, appelle un valet et lui glisse à l’oreille quelques paroles. Le valet prend un chemin de traverse qui lui fait devancer Hector, et arriver avant lui sur la grande voie. Quand il est assis près de lui : « Puis-je vous demander, sire, où vous pensez aller ? — En Norgalles. — Vous n’êtes pas dans la meilleure voie. Je vais moi-même dans ce