y voir si tout ce qu’on disait de la largesse, des prouesses et de la courtoisie du roi Artus était véritable. Si la renommée lui paraissait mensongère, si le roi Artus n’était pas entouré de tous ces intrépides chevaliers dont le monde s’entretenait, il était résolu de lui déclarer la guerre et de réclamer l’hommage de la Grande-Bretagne. Il entra dans une nef, arriva dans Londres et y resta plusieurs mois sous le costume d’un soudoyer étranger. C’était au temps de la guerre d’Artus contre le roi Rion, contre Aguisel d’Écosse, contre le roi d’outre les marches de Galone. Claudas vit Artus triompher de tant d’ennemis, à l’aide de Notre-Seigneur et des preux qui sur le renom de sa largesse et de sa valeur accouraient à lui de toutes les contrées. Chaque jour, pour l’amour d’Artus, des païens, des Sarrasins, venaient réclamer le baptême et faisaient à ses yeux assaut de prouesses. Claudas eut tout le temps de voir sa noble contenance, sa cour magnifique, la puissance dont il disposait. Il retourna dans les Gaules entièrement persuadé que le fils d’Uter-Pendragon était un souverain sans pair, et qu’il y aurait autant de folie que de déloyauté à tenter de le réduire à la condition de roi feudataire. Mais revenons maintenant à Lancelot.
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