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les enfances.

VIII.



La dame qui avait voulu prendre soin des premières années du fils de la reine de Benoïc l’avait mis d’abord, ainsi qu’on a vu plus haut, sous la garde particulière d’une de ses demoiselles. Comme il était plus grand, plus formé que les enfants de son âge, il sortit dès sa quatrième année de la dépendance des femmes, pour entrer dans celle d’un maître et apprendre ce qu’un fils de roi devait savoir. On lui mit d’abord à la main un petit arc et de minces bouzons[1] qu’il tirait à courte visée. Quand il eut la main plus sûre, il visa aux oiseaux, aux lièvres. Puis il alla sur un petit cheval, sans franchir la visible étendue du lac, et toujours suivi de gentils compagnons.

Il apprit les jeux de tables et d’échecs, et s’y rendit en peu de temps des plus habiles. Donnons maintenant une idée de sa personne à ceux qui

  1. « Un boson légier que il le fit traire avant au berceau. » Bouzon est encore en Champagne, et sans doute ailleurs, le bâton posé en travers de l’échelle et formant échelon. Le berceau est, je crois, une espèce de haie dressée en demi-cercle, vers lequel on poussait le gros gibier, pour le tirer plus facilement.