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lancelot du lac.

lui apportait, bien que souvent il fît le guet pour le découvrir. Quand les deux fils du roi Bohor devinrent ses compagnons, il formait de ce chapeau trois chapelets et les partageait avec eux.

Il fut du voyage de Tarasque. Avec lui vint un chevalier pour lequel il témoignait une affection particulière, et un varlet chargé de son arc et de ses flèches. Souvent, de l’épieu qu’il tenait en main il lançait aux bêtes et aux oiseaux, car nul ne savait viser et jeter aussi juste que lui. Ils arrivèrent au château, où les attendait Léonce de Paerne qui reconnut les deux enfants et s’agenouilla devant eux en pleurant de joie. « Ah ! madame, dit-il, vous avez recueilli les fils d’un roi, le plus preux des hommes, sauf le roi Ban son frère, qui sans doute avait un plus haut renom de chevalerie. Vous, comme nous, connaissez peut-être toute la grandeur de leur lignée ; ils sont plus nobles encore, de par leur mère, car ils tiennent au sang même qu’avait daigné prendre le roi des cieux. Et si les prophéties disent vrai, c’est par un des fils des rois Ban et Bohor que les temps aven-

    porter à ses enfans chapeaux de roses ou d’autres fleurs au vendredi, en remembrance de la sainte couronne d’épines dont Jhesu-Crist fut couronné le jour de sa sainte Passion. » (Tom. IV, p. 355 de la dernière édition.)