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les enfances.

tureux de la Grande-Bretagne doivent être mis à fin. »

Lionel, en écoutant ces paroles, rougit, pâlit et fondit en larmes. « Qu’avez-vous, Lionel ? » lui demande sa nouvelle maîtresse, en le prenant par le menton ; « voulez-vous déjà me quitter ? Êtes-vous déjà fatigué de ma maîtrise ? — Oh non ! douce demoiselle ; je pleure pour la terre de mon père, qu’un autre retient. Sans mes hommes, comment puis-je conquérir honneur ? » Lancelot le regardant alors avec dédain « Fi ! beau cousin, dit-il, fi ! de pleurer pour défaut de terres ! Vous n’en manquerez pas, si vous ne manquez pas de cœur. Preux, vous les gagnerez par prouesse, et par prouesse vous les garderez. »

Tous ceux qui entendirent ainsi parler Lancelot furent surpris de cette hauteur de sagesse dans un âge si tendre : la Dame du lac parut seulement étonnée de ce nom de beau cousin qu’il avait donné à Lionel. Les larmes du cœur lui en montèrent aux yeux ; mais, revenant à Léonce de Paerne, elle lui fit entendre que les enfants ne pouvaient être nulle part aussi bien en sûreté qu’auprès d’elle. « Vous, Lambègue, ajouta-t-elle, vous allez retourner vers votre oncle Pharien et nous l’amènerez. Ne demandez pas qui je suis ; il vous suffira de savoir que mes châteaux n’ont rien à craindre des entre-