prises de Claudas. Je vais charger quelqu’un de vous conduire par les détours de cette enceinte et vous ne ramènerez que Pharien et Léonce de Paerne. »
Tant qu’il avait été chez la Dame du lac, Léonce n’avait cessé de regarder le doux et gracieux visage de Lancelot. Chemin faisant, et comme ils approchaient de Tarasque : « Avez-vous, dit-il à Lambègue, remarqué les paroles de l’ami de nos deux seigneurs ? jamais il n’en vola de plus fière des dents d’un enfant. Il eut grandement raison d’appeler Lionel son cousin. Comment, reprit Lambègue, pourraient-ils être parents ? nous savons que le roi Ban n’eut qu’un fils, et ce fils mourut le même jour que lui. — Croyez-moi, c’est Lancelot : c’est le fils du roi Ban. Je l’ai bien regardé, et j’ai reconnu les traits, le regard, l’allure du roi de Benoïc. Le cœur me l’a dit ; rien ne m’empêchera de voir en lui monseigneur Lancelot. »
Mais la Dame du lac, après le départ de Léonce et de Lambègue, avait ramené les enfants dans son palais. Elle prit aussitôt Lancelot à l’écart, et lui dit d’une voix qu’elle essayait de rendre sévère : « Comment avez-vous eu la hardiesse d’appeler Lionel votre cousin ? Ne savez-vous pas qu’il est fils de roi ? — Dame, » répond-il en rougissant un petit, « le mot m’était venu à