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lancelot du lac.

ments de chevalier ; elle ne pourrait alors le retenir plus longtemps. Il lui resterait Lionel, mais à son tour Lionel la quitterait, puis enfin Bohordin. Au moins alors, pensait-elle, elle les suivrait de loin ; elle s’attacherait à prévoir, à prévenir leurs dangers, à leur transmettre ses avertissements, ses conseils. Elle ne le sentait que trop ; tout son bonheur était concentré dans l’amour qu’elle portait à ces trois enfants, et surtout à Lancelot.


XV.


Lambègue et Léonce de Paerne, revenant aux bourgeois de Gannes pour les rassurer sur le sort des deux fils de Bohor, pensaient que Pharien allait recouvrer sa liberté ; Pharien le croyait aussi et déjà se disposait à ramener au roi de Bourges les trois otages qu’il en avait reçus : mais les gens de la ville ne furent pas d’avis de rendre ces otages, dans la crainte d’une attaque prochaine de Claudas ; et Pharien, ne voulant pas les leur abandonner, dut se résigner à partager encore leur prison.

Claudas en effet ne pouvait oublier que la mort de son fils demandait vengeance. Il parut bientôt avec un ost formidable devant les murs de Gannes. Alors les bourgeois s’humilièrent de-