rais été inconsolable. — Vous voyez, reprit Galehaut, à quel excès pouvait me porter la passion que j’ai pour vous. J’espérais adoucir vos douleurs et je les aurais augmentées ; tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent ne m’aurait pas garanti contre le renom de chevalier déloyal. Ne m’en voulez pas trop, pourtant, d’avoir risqué de perdre l’honneur, dans l’intention de vous procurer quelque bien. » Ainsi parlèrent-ils longtemps ; puis Galehaut fit avertir les sages clercs envoyés par le roi Artus de venir le trouver.
LXIII.
alehaut conduisit les clercs dans sa
chapelle et il s’y enferma avec eux
et Lancelot. « Maîtres, leur dit-il,
nous devons remercier également le roi Artus : car il me permet de vous consulter,
et il vous a jugés les plus sages de son royaume. Écoutez-moi :
« J’ai des terres et des forêts en abondance ; j’ai le cœur et le corps tels que je pouvais souhaiter ; j’ai les plus loyaux amis du monde. Et cependant, je suis en proie à la plus profonde tristesse ; le grand malaise du cœur me fait perdre le boire, le manger, le