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lancelot du lac.

ces trois maladies vous accable. Si la science peut vous en délivrer, nous y aurons recours avec la bonne volonté que réclame un grand prince. »

Galehaut répondit : « Vous avez parlé sagement ; je m’abandonne à vos conseils. Je vous confesserai tout ce que j’ai ressenti, quand vous m’aurez juré sur les saints que vous me soulagerez autant qu’il sera en vous, et que vous ne me cacherez rien de ce que vous découvrirez, soit à ma joie soit à mon deuil. » Les clercs jurèrent, et Galehaut leur raconta les songes qu’il avait faits plusieurs nuits de suite : le lion couronné ; le fort lion venant de points divers ; le léopard cause de la mort du fort lion qui l’aimait. « Voilà, dirent-ils tous, une étrange vision ! Pour bien en saisir l’ensemble, dit maître Helie, il faut de longues méditations. Veuillez, sire, nous accorder un délai de neuf jours, après lesquels nous pourrons vous en donner le vrai sens. — Je vous accorde ce répit. »

Les clercs mirent en œuvre toute leur science pour percer le secret de l’avenir. Le neuvième jour, Galehaut les rappela : l’un d’eux, Boniface[1] le Romain, commença par lui avouer qu’il n’avait rien découvert qui pût éclaircir le

  1. Var. Bonaces.