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meléagan.

souci que tous les amis de la reine ressentaient de la clameur levée contre elle par la demoiselle de Carmelide. Le lendemain de la grande fête de Noël, un behourdis à armes courtoises fut disposé dans la prairie de Kamalot ; il fut convenu qu’on n’y emploierait que les écus et les lances émoussées par le bout. Les chevaliers de Galehaut tinrent un des partis, ceux du roi Artus furent de l’autre. Comme étant des compagnons de la Table ronde, Lancelot se mit du côté du roi. Parmi les deux cents chevaliers de Galehaut, on distinguait le Roi des cent chevaliers, le Roi premier conquis, le roi Calo, le roi Clamedas des Hautes Îles, enfin Meléagan de Gorre. Galehaut et le roi Artus se contentèrent de regarder sans prendre part aux joutes, et la reine s’assit avec la dame de Malehaut aux créneaux d’une bretèche avancée, d’où sa présence devait encourager les jouteurs à bien faire.

Lancelot monté sur un fort cheval de première grandeur, mais qui ne se laissait approcher d’aucun autre, se porta d’abord contre le roi Calo ; les deux lances rompues, il se lança au travers des rangs opposés, arrachant les écus, frappant, désarçonnant quiconque essayait de lui fermer la voie. Bientôt chacun lui ouvrit passage, sauf le Roi des cent chevaliers qui crut de son honneur de l’arrêter, et de l’attendre