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Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/176

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jugement de la reine.

reviendrai jamais. » Mess. Yvain le fils d’Urien et Keu le sénéchal prennent le même engagement et entraînent avec eux tous les autres. « Grâce à Dieu ! dit à son tour Galehaut, il est aisé de voir si ma dame la reine est aimée des prud’hommes, et s’ils approuvent qu’on l’ait condamnée. »

Il alla retrouver son ami : « Beau doux compain, lui dit-il, n’ayez pas d’inquiétude ; avant la fin du jour, vous verrez le plus hardi fait d’armes dont on ait entendu parler. Si la cour du roi condamne la reine, j’entends fausser le jugement ; j’appellerai le roi et offrirai de le combattre soit de son corps, soit par le champion qu’il lui plaira désigner. — Non, Galehaut, vous ne ferez rien de pareil : c’est moi qui soutiendrai la querelle : si le roi ne m’en sait pas de gré, il n’y aura grand mal pour personne ; laissez-moi donc faire ce qui conviendra. — J’y consens, puisque vous le voulez mais, comme moi, vous êtes de la maison du roi et compagnon de la Table ronde, ne l’oubliez pas. Quand donc vous entendrez prononcer le jugement, vous me regarderez ; sur un signe que je vous ferai, vous avancerez vers le roi et vous déclarerez que vous renoncez aux honneurs de sa maison et de la Table ronde. Cela fait, vous pourrez sans blâme fausser le jugement. »