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lancelot du lac.

affolé de celle qu’il veut mettre à la place de la reine. »

Les barons de Logres approuvèrent le conseil et demandèrent ce répit, par la bouche de Galehaut. Le roi répondit qu’il ne voyait aucune raison de différer la sentence : « Si vous vous récusez, je sais qui vous remplacera. — Sire, répondent-ils, puisqu’un jugement a déclaré notre dame Genièvre déchue de son titre d’épouse et de reine, il est certain qu’il faudra prononcer contre elle la peine de mort. Or, c’est une sentence que nous refusons de porter, désireux, comme nous le sommes tous, que ma dame la reine ne soit pas cruellement traitée. — Soit ! répond le roi, d’autres que vous feront justice, et dès ce soir. » Il commande alors aux barons de Carmelide de prononcer le jugement, et le vieux Bertolais dit : « Nous le voulons bien, Sire, à la condition que vous présiderez. Si les barons de Bretagne se récusent, au moins faut-il que le roi de Bretagne occupe leur place. » Le roi sentit qu’il ne pouvait refuser ; il les accompagna dans la salle où ils devaient juger. Et Galehaut, sachant bien qu’à la vie de la reine était attachée la vie de son ami, demanda aux Bretons ce qu’ils entendaient faire si elle était condamnée. « Je le répète, dit mess. Gauvain, je quitterai la terre de mon oncle, et n’y