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lancelot du lac.

gner ; advienne que pourra ! » Le valet eut beau dire, il lui fallut aller avec le duc et la demoiselle. À l’entrée de la nuit, ils atteignirent un verger fermé de hautes murailles : la demoiselle en fit ouvrir la porte ; on les y reçut avec honneur, et le duc fut conduit dans une belle chambre où son lit était dressé.

Le matin, quand il fut levé et armé, la demoiselle vint l’inviter à la suivre : ils descendent un escalier et arrivent dans un souterrain dont les portes étaient de fer. La demoiselle ouvre, et le duc entre après elle. Il aperçoit quatre sergents de haute taille, munis de chapeaux de fer et de pourpoints de cuir bouilli, les bâtons recourbés et garnis d’acier, comme ceux des champions. Ils s’exerçaient à l’escrime ; C’était un père et ses trois fils : À la vue du duc, ils s’écartent et se rangent le long des parois, en tenant leurs écus devant eux, sans mot dire. « Suivez-moi, » dit la demoiselle au duc ; et elle passe entre les quatre ferrailleurs pour gagner une porte qu’elle entr’ouvre. Le duc voit bien qu’il ne passera pas aussi facilement à travers les vilains ; mais il n’hésite pas à suivre la demoiselle. L’épée à la main, l’écu sur la tête, il marche à eux et pare le plus vite qu’il peut les coups de bâton qui lui pleuvent sur le dos et les flancs. Il fait un pas en ar-