Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
les escrimeurs de pintadol.

rière, revient et s’adosse au mur. Dès lors, il ne les craint plus : leurs bâtons ferrés n’entament pas son heaume ; sa bonne épée découpe leurs écus et pénètre à plusieurs reprises dans leurs chairs. Le combat dura longtemps sous les yeux de la demoiselle, attentive à les contempler de la porte qu’elle tenait entr’ouverte. « Chevalier, » disait-elle au duc, « vous laisserez-vous éternellement arrêter ? Non, vous n’avez pas ce qu’il faut pour mettre à fin plus grande entreprise. » Ces paroles le font rougir de dépit ; et comme les escrimeurs s’abandonnaient avec plus de rage, il atteint le père du tranchant de son épée et fait tomber le poignet droit qui tenait le bâton. Le blessé pousse un cri douloureux à la vue de leur père si cruellement mis hors de combat, les trois frères redoublent d’ardeur et de furie : le duc avise celui qui le pressait le plus et fait semblant de le frapper à la tête ; quand il lui voit lever l’écu pour prévenir le coup, il lui coule sa lame le long de l’échine, lui sépare la cuisse du corps et l’étend par terre. Pendant que la douleur arrache au navré des hurlements, le duc atteint le second frère sur la nuque qu’il surprend découverte et lui tranche la tête. À la vue de son père et de ses frères, le dernier se décide à gagner la porte qui conduisait au préau. Mais se trouvant arrêté contre le