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aventures de mess. yvain.

due. La demoiselle tombe ; il allait pour la délier, quand arrive, armé de toutes armes, un chevalier du pavillon : « Sire, dit messire Yvain, je ne sais pas qui vous êtes ; mais vous avez grandement forfait en traitant indignement un des meilleurs chevaliers de la maison du roi Artus, et cette demoiselle qui voyageait sous le conduit de messire Gauvain. — Quoi ! répond le chevalier, seriez-vous de la maison d’Artus ? — Assurément ; et ce n’est pas vous qui me le ferez renier. — Gardez-vous donc, je vous défie. » Ils prennent du champ et reviennent l’un sur l’autre : le chevalier brise son glaive sur l’écu de messire Yvain ; celui-ci, plus heureux, abat d’un seul coup homme et cheval : et pour empêcher le chevalier de se relever, il repasse cinq ou six fois sur son corps, puis revient à la demoiselle qu’il commence à détacher. Mais un second chevalier sort du pavillon et le défie comme le premier. Mess. Yvain avait à peine eu le temps de dénouer les mains de la demoiselle ; il remonte à la hâte, et, le glaive en avant, attend le nouvel agresseur. Ils échangent de rudes coups sur les écus ; enfin le glaive du chevalier éclate, messire Yvain l’enlève des arçons, le lance à terre par-dessus la croupe du cheval, et revient de nouveau à la demoiselle. Appuyé sur son glaive il descend et recommence à délier les cheveux ; mais ils