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lancelot du lac.

qui ne vous a jamais vu, mais qui donnerait sa vie pour venir en aide au généreux défenseur des dames et demoiselles. — Hélas demoiselle, pourriez-vous bien me soulager ? Je suis couvert de plaies, enflé, déchiré, livré sans défense aux reptiles : si j’avais seulement un bâton pour m’en garantir, je bénirais qui me le donnerait. — N’est-ce que cela ? vous l’aurez ; de plus, un onguent pour vos plaies. »

Elle retourne à la chambre basse qu’elle habitait et, sans perdre de temps, elle ouvre un écrin, y prend une boîte. Ensuite elle abaisse la longue perche où pendait sa robe de jour, regarde si personne ne la voit, la lance dans le jardin, va la reprendre, la lève jusqu’à son épaule, y attache la boîte, gagne la fenêtre de la prison, et fait tomber la perche devant le pilier où Gauvain était étendu. « Détachez, lui dit-elle, cette boîte, vous y trouverez un onguent salutaire. »

Messire Gauvain fait ce qui lui est indiqué ; il se soulève, prend la boîte et répand l’onguent sur ses membres endoloris et gonflés, moins par la morsure des reptiles que par le venin de la vieille sorcière. De la perche il fait trois bâtons et s’en escrime contre les couleuvres et autres vermines qui sont maintenant averties de se tenir à distance.

La demoiselle rentrée dans sa chambre, se