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lancelot du lac.

nous vuider notre querelle avant de lui rien demander. — Nous pouvons bien mieux faire, répond mess. Gauvain, soyez tous les deux contre moi ; si vous avez l’avantage, je resterai votre prisonnier. — Qui êtes-vous donc, pour proposer un combat si inégal ? — Ah ! fait l’autre chevalier, je vous reconnais maintenant : vous êtes le meilleur vassal du monde ; je vous ai vu vaincre hier le sénéchal de Cambenic. Demandez-moi, sire, la réparation qu’il vous plaira ; j’aime mieux l’accorder que de me mesurer avec vous. Mais au moins sachez que je n’avais pas l’intention de garder le cheval ; je l’avais emprunté dans un cas pressant. — Chevaliers, dit mess. Gauvain, si j’ai interrompu votre combat, vous pourrez le reprendre une fois le méfait amendé. » Et voyant qu’ils désiraient savoir qui il était « Je n’ai jamais caché mon nom, dit-il, on m’appelle Gauvain. » À ce mot, les deux chevaliers s’inclinent et ne songent plus à continuer leur lutte.

Lionel s’était approché : « Bel ami, lui dit mess. Gauvain, voici le chevalier qui avait emprunté ton roncin ; quelle amende en exiges-tu ? — Sire, répond le valet, je le tiens quitte, s’il s’engage à ne jamais mettre la main sur valet ou sur écuyer, quand il sera lui-même armé. » Le chevalier promit, puis