Page:Paris, Paulin - Romans de la Table Ronde, tome 4.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
querelle de deux amis.

raconta le sujet de la querelle qu’il était en train de vuider. « Nous sommes depuis longtemps amis. Ce matin, comme nous nous vantions à qui mieux mieux, il soutint qu’il me passait en force et en prouesse ; je n’en voulus pas convenir, et je proposai de nous rendre dans cet endroit pour voir qui de nous deux aurait l’avantage. Il y consentit. À la première rencontre, je quittai les arçons ; mon cheval prit la fuite. En cherchant à le rejoindre, je trouvai ce valet que je fis descendre pour monter à sa place et revenir vers mon ami. — En vérité, dit mess. Gauvain, si vous n’avez d’autre sujet de querelle, il sera facile de vous accorder. Donnez-vous franchement la main et vous qui aviez emprunté ce cheval, montez en croupe derrière votre ami. » Aussitôt, du meilleur cœur les deux chevaliers s’embrassent ; messire Gauvain les recommande à Dieu et s’éloigne.

Resté seul avec le valet il s’enquiert de Galehaut. « Sire, dit Lionel, je ne suis pas au prince Galehaut. — Au moins, en sais-tu quelque chose. — Je ne dois et ne puis rien vous dire, et je vous prie, sire, de ne me pas presser. — Si tu as promis de te taire, je n’entends pas te faire parjurer ; mais au moins me diras-tu si Galehaut est en Sorelois. — Dans le Sorelois, » reprend Lionel, comme s’il