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lancelot du lac.

tent devant l’autel, ils y font une courte prière et sortent ensemble du moutier.

Une foule nombreuse les entoure, transportée de reconnaissance et de joie. On rend grâces au vainqueur, comme s’il eût été Dieu lui-même. Tous ceux qui viennent le remercier sont maigres et pâles, comme gens depuis longtemps enfermés dans une obscurité profonde. Un vieillard dit à Lancelot : « Sire, veuillez faire un nouvel effort et me suivre, vous verrez nouvelle aventure. » Lancelot se lève avec peine et rentre dans le cimetière avec le vieillard qui le conduit devant une belle tombe de marbre. À peine l’a-t-il vue qu’il se trouve guéri et dispos, comme avant de tenter l’épreuve du moutier.

Les gens du château qui lui devaient leur délivrance le supplient de passer la nuit au milieu d’eux ; il ne put s’en défendre.

Avant qu’il ne s’endormît, la demoiselle avait eu soin de lui conter l’origine de cette mauvaise coutume. Messire Yvain eut besoin de puissants topiques pour fermer ses plaies et pour trouver la force de remonter en même temps que Lancelot. La demoiselle chevauchait toujours devant eux avec l’intention de les conduire non pas encore à la Tour douloureuse, mais au Val des faux amants.