LXXXI.
rrivés devant la chapelle Morgain,
ils y trouvèrent le valet de la belle
dame de Blancastel ; on doit se souvenir
qu’il avait refusé de suivre le duc
de Clarence. Il leur demanda s’ils avaient l’intention
de rejoindre leur preux compagnon. « Assurément, répondit Lancelot ; d’ailleurs nous voulons savoir par nous mêmes si le Val
sans retour ne perdra jamais son nom. »
Lancelot, messire Yvain et la demoiselle descendent et arrivent à l’entrée de la clôture qui était formée par un apparent brouillard. La demoiselle tenant à réserver Lancelot pour l’aventure de la Tour douloureuse, s’adressant de préférence à mess. Yvain : « Vous ne serez pas arrêté, lui dit-elle, par la mauvaise fortune du duc de Clarence ; on sait trop votre prouesse. C’est ici, je le sais, le pas le plus redouté de la Grande-Bretagne ; jusqu’à présent, les chevaliers qui ont eu le cœur d’y entrer n’ont pas trouvé le secret d’en sortir. Si vous êtes plus heureux, vous n’aurez plus qu’à rejoindre Lancelot devant le château de Karadoc. »
Mess. Yvain dans l’espoir de faire oublier le