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lancelot du lac.

mauvais succès de la dernière épreuve, fut ravi de tenter celle du Val sans retour. Il entra résolument dans l’enceinte vaporeuse, et la demoiselle le suivit, après avoir averti Lancelot de l’attendre. Hélas ! messire Yvain ne fut pas plus heureux que le duc de Clarence. Il franchit bien le mur gardé par les deux dragons mais, sur le pont il fut renversé, désarmé et porté près des autres prisonniers. La demoiselle l’ayant vu bien installé dans le château, retourna vers Lancelot : « Messire Yvain, lui dit-elle, a payé comme les autres tribut au Val des faux amants. Il fallait, pour en triompher, d’autres vertus que la prouesse. — Demoiselle, je n’ai pas assurément toutes les vertus qui font le bon chevalier, mais desquelles voulez-vous parler ? — De celles qui ne permettent pas au chevalier amoureux de fausser la foi qu’il aurait engagée. — Et qu’arriverait-il à celui qui croirait posséder ces vertus ? — Il abattrait la coutume du Val, et délivrerait les deux cents chevaliers qui y sont retenus. Croyez-moi, sire, ne tentez pas une épreuve aussi difficile : le mauvais succès vous empêcherait de travailler à la délivrance de messire Gauvain. Est-il donc un seul fils de mère pur de toute infidélité à l’égard de son amie de cœur ? — Par Dieu, dit Lancelot, le temps vous apprendra si tel est né