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quête de lancelot.

chevalier, qui de loin le voit tomber, revient et pousse vers lui son cheval, le foule à quatre ou cinq reprises et l’eût tout à fait écrasé sans l’arrivée d’un autre chevalier qui les avait suivis des yeux et venait en aide à celui qui ne pouvait se défendre. L’autre en le voyant approcher prend la fuite, emmenant le cheval de messire Gauvain ; mais enfin pour éviter d’être poursuivi, il abandonna le coursier.

Le bon chevalier revint à mess. Gauvain qui avait grand besoin d’aide. Il le relève, le prend entre ses bras et le reconnaît. « Ah ! messire Gauvain, dit-il, êtes-vous gravement blessé ? » Gauvain le regarde et le reconnaît à son tour. « Non, doux et bon cousin ; je crois que j’en guérirai, mais je souffre beaucoup. Yvain l’aide à remonter ; d’un pas lent ils arrivent devant un cimetière. Un ermite agenouillé laisse ses oraisons en les voyant approcher, et messire Yvain lui demande où ils pourront trouver un hôtel. « Puisque l’un de vous est malade, je vous hébergerai. Veuillez me suivre jusqu’à notre ermitage ; il n’est pas éloigné. » En arrivant, le bon homme les présente aux deux compagnons de sa pieuse retraite puis il va prévenir le prêtre qui avait fondé cet asile. Quand il sut le nom des deux étrangers : « Sire, dit le saint homme, je ne puis féliciter de preux chevaliers tels que vous de sortir