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lancelot du lac.

tout armés, un haut jour de samedi. Aucun bien ne vous en pouvait venir et l’on doit toujours s’en garder pour l’amour de la mère de Dieu ». Gauvain approuva ces paroles et promit de ne jamais chevaucher armé à pareil jour, sauf nécessité et le soin de son honneur. Ils restèrent quelques journées dans cet ermitage, mess. Yvain ne voulant pas quitter mess. Gauvain avant son entière guérison.

Ce même jour où, comme on a vu, Galehaut blessé avait été recueilli dans une autre maison de religion, Lionel s’était arrêté chez un vavasseur à peu de distance de là. Avant de prendre congé de son hôte, il lui demanda où il pourrait entendre la messe. Le vavasseur le conduisit à la religion de Galehaut : un des frères, au sortir de l’office ayant appris qu’il venait de la cour du roi Artus, lui dit : « Sire, nous avons ici un preux chevalier, le plus grand que nous ayons jamais vu, et comme vous de la maison du roi. — Ce doit être messire Galehaut, » pensa Lionel. Il s’informe et apprend que les plaies du chevalier n’étaient pas mortelles. Rassuré sur ce point, il ne veut pas le voir, honteux de n’avoir à lui raconter aucune prouesse ; il se contente de recommander aux religieux le grand chevalier blessé et se remet à la voie. En passant d’une haute forêt dans un court taillis, ( « une basse broce » ), il fait ren-