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lancelot du lac.

vez même apercevoir : Je sais un moyen de le faire sortir. » Elle prend un cor suspendu par une chaîne à l’une des croix et le tend à Lionel qui en tire trois sons éclatants.

Bientôt paraît un chevalier armé de toutes armes sur un grand et fort cheval. « Voilà, dit la demoiselle, le meurtrier de votre compain. » Lionel s’élance sur lui ; ils s’entredonnent force coups sur les écus, leurs glaives volent en éclats ; ils se heurtent et se malmènent : les écus se fendent, les épées échappent de leurs mains, leurs genoux sont à découvert et rouges de sang ; enfin ils tombent des arçons et restent quelque temps sans pouvoir se relever. Lionel le premier se redresse, reprend son épée et, l’écu sur la tête, court au chevalier déjà remis en garde et qui se défend du mieux qu’il peut ! D’un grand coup sur le heaume Lionel le fait retomber ; il se relève encore, tourne, revient, esquive et frappe avec une vitesse, une sûreté dont Lionel commence à s’inquiéter.

Enfin, l’inconnu paraît exténué ; le sang qu’il a perdu ne lui permet plus de continuer à se défendre ; Lionel le presse de plus en plus et l’étend sur une tombe plate ; déjà il posait un genou sur sa poitrine, il avait abattu le heaume et détaché la ventaille pour lui couper la tête, quand il voit arriver une seconde demoiselle