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quête de lancelot.

contre d’une demoiselle qui démenait un grand deuil. « Demoiselle, dit-il, pourquoi pleurez-vous ? — Et vous, pourquoi paraissez-vous affligé ? — J’en ai grandement raison. — Moi, plus encore ; mais quelle est votre raison ? — Je suis en quête du meilleur et du plus beau chevalier de son âge ; personne ne peut m’en donner nouvelles. Je crains qu’il n’ait été victime d’une trahison. — nommez-le-moi ; peut-être pourrai-je vous en dire quelque chose. — C’est Lancelot du Lac. — Lancelot ? il est mort. » À ce mot, Lionel n’a pas la force de se soutenir ; il glisse de son cheval, presque sans connaissance. « Mais au moins, dit-il savez-vous où l’on a transporté son corps ? — Oui, c’est à deux lieues d’ici, et je veux bien vous y conduire. » Aussitôt, Lionel remonte et suit la demoiselle jusqu’à l’entrée d’un cimetière. Sur chacune des fosses était une belle croix de bois. Elle lui indique celle qui était le plus fraîchement recouverte. « C’est là, dit la demoiselle, que repose Lancelot du Lac, mis à mort par le plus félon des chevaliers. » Lionel regarde, immobile de douleur : la demoiselle semble partager son désespoir : ils répandent une abondance de larmes. Dès qu’il put parler : « Demoiselle, où pourrai-je trouver le meurtrier de Lancelot ? — Dans une bretèche voisine que vous pou-